Pour un nouvel art politique
Il existe un consensus chez artistes et critiques qui consiste à perpétuer l'idéal d'une oeuvre d'art susceptible d'éveiller les consciences aliénées, de modifier le cours de l'histoire, de créer de la « reliance » là où le tissu social s'est déchiré.
Ce livre émet une hypothèse radicalement différente, critique et polémique : analysant les pôles de résistance que l'art oppose depuis une vingtaine d'années à l'effondrement du politique, il montre combien une partie de l'art contemporain peut se révéler naïf, encore pétri d'illusions humanistes, clivé entre les positions désormais caduques des néo-avant-gardes et les oeuvres dites « relationnelles », prônant une convivialité de bon aloi et occultant l'extrême dureté des fractures sociales.
Constat d'échec ? Pas seulement. Car l'art pourrait passer le témoin à d'autres formes visuelles : le documentaire engagé, photographique et plus encore cinématographique, puissante « machine à penser », selon l'expression de Thierry Garrel.
Un hommage à la modestie lucide du documentaire, au travail du temps, à la parole incarnée, à l'écart des bruyantes imageries postmodernes.