Pour une éthique ou renseignement
Jusqu'où aller pour voler des secrets ? Jusqu'où aller pour recruter une source ou un officier de renseignement étranger ? Jusqu'à le compromettre, le piéger, le faire chanter ? Peut-on, pour le conserver, répondre à toutes ses demandes, s'il souhaite être rétribué non seulement en argent mais aussi en nature ? Le mensonge, la manipulation, la tromperie, qui sont au fondement même de l'activité, sont-ils moralement défendables ? Peut-on employer la violence physique, ou sa menace, pour obtenir des informations ? La torture n'est-elle pas parfois légitime ? Et les éliminations ciblées ? Quelles sont les obligations morales respectives des officiers traitants, des analystes et des décideurs ? Comment résister à la politisation du renseignement ? Peut-on travailler avec tout le monde, collaborer avec tous les services étrangers, même ceux qui ne partagent ni nos valeurs, ni nos pratiques ? Comment faire des compromis sans tomber dans la compromission ?
Ces questions sont au coeur de l'éthique du renseignement, un domaine de recherche discret et récent, pouvant être défini comme l'étude de la nature et du rôle des prescriptions, des valeurs morales, des enjeux et des dilemmes éthiques, dans les activités de renseignement. Elle pose la double question des limites que les acteurs doivent respecter et des objectifs moraux qu'ils doivent se fixer.