Pour une géographie du pouvoir
Rééditer Pour une géographie du pouvoir près de quarante ans après sa publication initiale en 1980 constitue une forme de manifeste, tant la réception de ce livre a été contrastée : décrié par ses pairs au moment de sa sortie, reconnu aujourd'hui par Claude Raffestin lui-même comme « hétérodoxe », il s'agit d'un ouvrage qui continue de marquer durablement ses lecteurs.
S'il reste d'une actualité si vive aujourd'hui, c'est parce qu'il aurait pu s'intituler Pour une géographie du territoire, notion centrale dans la géographie contemporaine.
Il définit en effet la territorialité comme médiation spatiale des rapports sociaux, un apport majeur pour toutes les sciences sociales. Proposant de mettre en avant l'espace d'autonomie qui existe dans la perception et la construction d'une relation de pouvoir, l'ouvrage exprime une géographie engagée qui pose les bases de la géopolitique critique. Par la centralité de son analyse relationnelle, son examen des ressources et des flux, il ouvre des pistes vers une écologie politique alors inédite.