Les références à la République sont un enjeu de lutte entre ceux qui privilégient la préférence nationale et ceux qui défendent avant tout les droits humains.
Gérard Noiriel
La loi « Asile et immigration », votée le 19 décembre 2023 et en partie censurée par le Conseil constitutionnel, a placé au centre du débat une nouvelle polémique sur la « préférence nationale » - et rappelé que la majorité de nos concitoyens pensent qu'il est normal que celles et ceux qu'ils ont élus défendent en priorité leurs intérêts. Le « problème » de l'immigration s'est imposé dès les débuts de la IIIe République et il a ressurgi à chaque fois que notre société a été en crise. L'histoire montre que la fuite en avant dans une politique de plus en plus répressive à l'égard des migrants, menée au nom de la « préférence nationale », met en péril à la fois les valeurs humanistes de notre République et les principes démocratiques de l'État de droit. Après avoir mis en lumière ces leçons de l'histoire, Gérard Noiriel propose quelques pistes pour s'opposer plus efficacement au risque de dérive xénophobe du corps social.