Il y a longtemps que la Préhistoire est entrée dans notre imaginaire
collectif. Entre mythe et réalité, elle incarne un passé lointain, plus
ou moins sauvage, parfois émouvant ou cruel, où l'homme est libre
ou, au contraire, selon les récits, subit une nature à laquelle il appartient.
Que savons-nous de ce temps, où des peuples de chasseurs nomades
occupaient le monde sans partage ? Souvent, son évocation cède à la
caricature : on rassemble plusieurs centaines de milliers d'années,
unifiant en un seul portrait des milliers d'hommes. Et l'on décrit ces
premiers âges comme la lente gestation d'un monde, devant inéluctablement
parvenir au nôtre. Rarement, la Préhistoire est abordée comme
une période à part entière, mettant en scène des hommes et des sociétés
complexes et largement différenciés. C'est cette voie inédite qui est
ici privilégiée, au travers d'une interrogation centrée sur les sociétés
d'Homo sapiens.
En analysant l'avènement de l'art, la construction sociale de ces peuples
ou encore leur relation à la nature qui les entoure, à la mort aussi, cet
ouvrage tente de montrer que ce monde préhistorique, à la fois proche
et lointain, participe pleinement aux réflexions que l'on peut mener sur
la définition d'une société humaine.