Premier crayon
Né à Perpignan en 1946, Mathieu Bénézet s'est éteint
à Paris le 12 juillet 2013. C'était l'un des écrivains les plus
singuliers de sa génération, un inventeur de formes qui
n'oubliait jamais que la littérature a un passé. Flammarion
avait publié depuis 1977 treize de ses ouvrages,
avant de réunir en 2012 une partie de son
Oeuvre dans la collection « Mille et une pages ».
À l'automne 2012, hospitalisé une première fois, l'auteur
entreprend le long combat contre le mal qui finira par
triompher de lui l'été suivant. Malgré l'affaiblissement
et la lourdeur des traitements, il se met à remplir avec
une sorte de calme dans l'urgence de nombreux carnets :
en sortiront les pages lapidaires de ce Premier crayon,
dont il révisera le manuscrit jusqu'au printemps suivant.
Ces poèmes bouleversants, lumineux et loin de tout
apitoiement, sont la réponse de l'art à la violence d'un
destin. Ils sont aussi le livre ultime d'un grand écrivain
d'aujourd'hui. Mais rien ne s'achève avec eux, bien au
contraire. Leur titre le dit assez : c'est un nouveau cycle
de l'oeuvre qui commence, que le temps n'effacera plus.
Mathieu Bénézet a reçu quelques semaines avant sa mort
le Grand Prix de Poésie 2013 de l'Académie Française.