«Lâchez ce bouquin tout de suite !
Ce n'est pas un roman de rentrée...
Oui, c'est à vous que je parle.
Ne croyez pas ce qui est écrit en quatrième de couverture.
Foutaises !
Les éditeurs sont des maquereaux, c'est bien connu...»
Ne vous y trompez pas : comme son narrateur, Jérôme
Beauregard, l'auteur de ces lignes est un dur au coeur
tendre. L'action se passe dans une zone industrielle de la
région toulousaine. Le détective «public» Chérif Zarbi se
fait embaucher comme magasinier pour espionner les
salariés d'une grande marque de matériel sportif... au
logo bleu sur fond blanc. Découvrant les conditions de
travail, il décide de kidnapper le patron... et de partir en
cavale avec la belle Dalila aux yeux Nutella. Dix ans après,
il raconte à sa fille comment et pourquoi il a tenté de faire
«sa» révolution. Loin d'être manichéen, ce roman
d'amour «engagé», à la fin surprenante, pose la question
des excès de l'ultralibéralisme et des méthodes pour le
combattre. En racontant sans fard le quotidien du
nouveau prolétariat - intérimaire, flexible, précaire -,
Guillaume Chérel a surtout voulu renouer avec une certaine
littérature à l'américaine, chère à London,
Hemingway, Kerouac, Fante, Bukowski, Crumley...
Rarement l'expression «livre coup de poing» aura été
plus appropriée.