Paul Valéry. Le grand poète. L'écrivain quasi officiel de la Troisième République. Le théoricien de la littérature pure, qui, dans Monsieur Teste, a déclaré vouloir rester maître chez lui, c'est-à-dire libre des passions. «Prenez garde à l'amour», écrit-il. Eh bien, il n'y a pas assez pris garde, et il a accueilli beaucoup de maîtresses chez lui. Et, contrairement à ce qu'il craignait, cela n'a pas nui à sa création littéraire, puisqu'il recherchait obstinément un amour «faisant oeuvre».
De son grand amour de jeunesse, la baronne de Rovira, dont l'identité est pour la première fois révélée ici, à l'écrivain Catherine Pozzi et au sculpteur Jean Voilier (pseudonyme de Jeanne Loviton et figure étonnante du milieu artistique parisien), ce livre nous révèle les relations passionnées entre Valéry et les femmes - qui lui ont offert le matériau de son insatiable désir d'analyse des passions humaines. Ou: comment une éducation sentimentale devient une éducation d'écrivain.