« Présence » et « parousie », un mot latin et un mot grec, peuvent passer pour de parfaits synonymes. En un temps où la présence est objet de soupçon (ne serait-elle pas le secret de la « métaphysique » ?), il peut être fécond de les distinguer conceptuellement. Nous sommes les familiers de la présence, mais il nous faut aussi apprendre qu'elle n'est pas présence plénière, qu'elle n'est que présence. La présence d'autre part est fuyante, et rien ne nous est présent qui ne soit en danger de s'absenter. Par « parousie », selon les multiples angles de vue des essais ici rassemblés, on a tenté de nommer, et de penser un peu, la présence plénière : la présence d'un réel qui se donne tout entier et qui ne menace pas de prendre congé. On a tenté, de plus, de percevoir ici et là, dans l'économie de la présence, les promesses de toute-présence qui s'y laissent entrevoir ; ainsi dans la plus-que-présence à laquelle l'oeuvre d'art nous affronte. Le pli de la présence et de la parousie trouverait alors son meilleur cas dans l'expérience sacramentelle ; parce qu'elle accueille une présence de la manière la plus rigoureuse qui soit, et parce que cette présence est donnée sur un mode absolument non parousiaque. Qui dit présence refuse donc que l'eschaton soit ici et maintenant réalisé sans reste ; l'expérience de la présence est expérience dans l'histoire.