Il y a un roman plus vaste que le roman des hommes : c'est le roman du tout. Le tout d'abord, seul. Première partie. Formidable. Formidable, mais inutile. Explosion. Galaxies. Sonpe primitive. Diplodocus. Puis des hommes dans le tout. Deuxième partie. Plus belle encore. Et avec un semblant de signification. Sentiments. Passions. Violons sur les toits, violons dans les cœurs. Le ciel descend sur la Terre, Cavalcades et coups d'Etat. Trahison et grandeur. Systèmes de l'univers. Qui a écrit ce roman ? Qui l'écrit ? On ne sait pas. Peut-être le tout lui-même ? Peut-être les hommes ? Peut-être un Etre suprême auquel, faute de mieux, nous donnons le nom de Dieu ? On dirait tantôt que nous sommes écrits d'avance dans le livre et tantôt que c'est nous, jour après jour, qui l'écrivons. On ne sait pas. Mais on peut essayer, vaille que vaille, de feuilleter ce chef-d'œuvre, cette grande Big Bang Story, qu'est le monde autour de nous.