À la fois prêtres et savants, ils ont été de
brillants novateurs scientifiques. Au XVIIe siècle,
Pierre Gassendi introduit les perspectives
d'une nouvelle philosophie de la nature où la
notion d'atome est privilégiée. Au début du XIXe,
les travaux d'un prêtre de Prague, Pierre
Bolzano, portent sur l'infini et ouvrent sur les
mathématiques modernes. Au siècle suivant, le
préhistorien Henri Breuil concilie création de
l'humanité et théorie de l'évolution, en renonçant
à la lecture littérale de la Genèse. De son côté,
Pierre Teilhard de Chardin révolutionne la théologie
par sa vision du monde issue de la science.
Enfin, Georges Lemaître refonde la cosmologie,
en unifiant la théorie de la relativité générale
avec les résultats de la physique quantique.
Si aujourd'hui certains peuvent s'étonner
que ces créateurs en matière scientifique étaient
prêtres, l'étude montre que c'est grâce à leur
formation philosophique et théologique qu'ils
ont pu mener à bien leur rôle de fondateur de
la science nouvelle. Leur fidélité, parfois douloureusement
vécue, à leur idéal leur a donné
l'équilibre et la maturité nécessaires à l'audace
de leurs propositions novatrices. Leur identité
de prêtre et de religieux a enraciné l'aventure
intellectuelle qui fonda la modernité.