Venir à l'hôpital pour y être soigné et y mourir d'une maladie qu'on
n'avait pas en y entrant est tragiquement absurde. Pourtant les
infections hospitalières sont courantes et difficiles à prévenir. Chaque
année en France, 5 à 800 000 patients sont infectés ainsi et 4000 décès
sont recensés. La situation est similaire dans le reste de l'Europe.
Quant aux pays en voie de développement, l'état des lieux est quasi
inexistant. Pourtant, dans des pays où le sida fait des ravages,
l'immunodépression majore le risque de transmission d'infections tant
du côté des soignants que des patients. La «balade infectieuse» ne
distingue pas ceux qui portent la blouse et les autres. Comment
prévenir ces risques ?
Au CHU du Burundi, une recherche-action a été réalisée pour
mieux connaître ces risques et améliorer la protection des malades, de
leurs familles et du personnel. La collaboration engagée avec
l'ensemble des acteurs de l'hôpital illustre une autre approche de la
prévention : une approche coopérative, créative et positive afin
d'optimiser les ressources de chacun en termes de connaissances,
savoir-faire et moyens disponibles ou à créer.
Cette expérience exemplaire à bien des égards est susceptible de
servir de référence à tous ceux, dans les pays du sud comme dans ceux
du nord, qui souhaitent contribuer à une réduction des risques en
milieu de soins.