Écrire. Écrire parce que la faille est nue, parce que nul soubresaut historique rétablissant in extremis l'acrobate en danger n'aura su l'abolir, écrire parce que vivre face au silence venant consiste à ne pas abdiquer tout à fait et à narguer celle qui n'a pas de visage, écrire, dans la panique ou la paix, en cette crevasse béante d'où l'on entend monter gémissements et râles, peut-être n'est-ce pas qu'une vaine parodie dont je serais le pitre. Il neige. Depuis des heures il neige et je trace des mots qui semblent de la cendre. Il n'y a que cela. Ni bruit ni miracle. Que des mots. Ce noir crissement dans la neige qui tombe.