Prof de philo
Pendant des années dans le petit escalier, réservé au personnel, qui va de la cour à la salle des professeurs, Christian Bulting s'est exclamé intérieurement : « C'est formidable : je suis prof de philo ». Mais qu'est-ce qu'être professeur de philosophie aujourd'hui ? Non un de ces philosophes médiatiques qui sont professeurs dans de prestigieuses universités, les seuls à qui l'on donne la parole, mais celles et ceux qui, tous les jours, sont devant des classes de Terminale de lycée, souvent chargées, et dont nombre d'entre elles, suivant les sections, n'accordent a priori aucun crédit à la philosophie. Les fantassins de la philosophie, en première ligne, avec leur permis d'enseigner pour toute légitimité. Ce livre dit leur joie d'enseigner, de raconter la philosophie, s'interroge sur la place du corps de l'enseignant dans la classe. De quoi est-il question dans une classe ? De savoir ? De désir ? Les deux circulent. Et puis il y a les copies, ce fardeau quotidien, incontournable. Quand l'enjeu est moins fort par rapport à l'examen final, des possibilités d'enseigner autrement s'ouvrent. Ce retour sur le métier de professeur de philosophie se fait à travers un récit où la vie personnelle est évoquée, un itinéraire qui n'est pas un long fleuve tranquille, avec l'exil d'un lycée réputé, pour avoir déplu, le trajet d'un individu qui à travers obstacles et freins divers mène sa vie d'homme et d'écrivain. Témoignage qui réfléchit l'expérience et non essai, un livre pour mieux comprendre un métier souvent dévalorisé ou survalorisé.