Profession : élu.e local.e
La fin d'un mythe républicain, pour un renouveau démocratique
Maires démissionnaires, crise des vocations, défiance des citoyens : la démocratie locale, un temps épargnée, est mise à l'épreuve. Et si l'une des clefs se trouvait dans la reconnaissance d'un statut pour les élus ?
Données à l'appui, en se fondant avant tout sur l'exemple du bloc communal, les auteurs montrent que les élus d'aujourd'hui n'ont plus grand-chose en commun avec l'image d'Épinal du notable local, bénévole et généraliste. La technicité des compétences exercées, le niveau de responsabilité assumée et le temps consacré à l'exercice du mandat font désormais des élus locaux, plus particulièrement les maires et adjoints, de véritables professionnels au service de la collectivité.
S'éloignant du mythe du bénévolat et de l'amateurisme républicain, la politique devient ainsi un métier y compris à l'échelon local.
C'est d'ailleurs avec vigueur que les premiers intéressés revendiquent la reconnaissance d'un véritable statut professionnel de l'élu local. L'évolution de l'indemnité de fonction vers une rémunération plus juste, le développement du droit à la formation ou encore la reconnaissance des compétences acquises au cours du mandat font partie des demandes les plus fréquemment exprimées.
Au-delà de la satisfaction de ces revendications, que d'aucuns qualifieront de « corporatistes », reconnaître la professionnalisation des élus répond aussi à des enjeux politiques profonds. Cela permettrait de revivifier le versant représentatif de la démocratie locale, de contribuer à résoudre la crise des vocations mais aussi, pourquoi pas, d'en susciter de nouvelles ?
Assumer la professionnalisation de certains élus locaux n'est pas renoncer à un idéal républicain, c'est accepter, enfin, que l'idéal républicain évolue avec son temps !