L'histoire de l'" enfance irrégulière " est massivement habitée de femmes, très souvent anonymes. Huit contributions inédites, toutes signées d'historiennes, entendent restituer leur rôle, promouvoir leur visibilité et questionner l'histoire genrée du travail, de l'éducation et du care.
Éducatrices, travailleuses sociales, juges des mineur·es, militantes antialcooliques, directrices de foyers ou d'institutions pénitentiaires, psychanalystes, pédagogues ou nourrices. Voici plusieurs " métiers de l'enfance ", massivement et traditionnellement investis par des femmes souvent anonymes et dont l'histoire n'a retenu que de rares grandes figures.
Huit contributions inédites, toutes signées d'historiennes, restituent le portrait incarné de professionnelles de l'enfance, entre la deuxième moitié du xixe siècle et le xxe siècle, en Pologne, en Suisse, en Égypte ou en France. Qu'elles soient mères de famille, mariées, veuves ou célibataires, de condition modeste, ayant ou non reçu une formation, elles ont fait métier d'instruire, d'éduquer, de juger, de soigner, d'observer et de comprendre. Leurs parcours pionniers, qui ont souvent été aussi émancipateurs, ont laissé peu de traces et d'archives.
Écrire cette histoire des femmes ne consiste pas seulement à édifier un panthéon de grandes figures féminines. Il s'agit aussi de questionner les moyens dont on dispose pour reconstituer leurs trajectoires et le paradoxe de leur invisibilité au prisme du genre.