« Avec quel art dans ses Promenades archéologiques, il sait mettre en oeuvre les résultats des fouilles nouvelles, donnant du relief au point important, laissant dans l'ombre les faits secondaires, éliminant les subtilités, dans un mouvement parfait de la vérité et de la mesure : qu'il décrive le Forum ou la villa d'Hadrien, la maison de campagne d'Horace ou la nécropole de Corneto, le pays de l'Énéide, Ostie, Pompéi ou encore les ruines de l'Afrique romaine. Ce n'est pas la ville morte que nous parcourons avec lui : c'est la ruine vivante, agitée, bruyante ; comme il nous dépeint Cicéron, on dirait que lui-même se mêle à la foule qui envahit le Forum ; le crayon à la main, il interroge les passants : il connaît tout le monde, les gens de la cour, les hommes de lettres, les acteurs, les politiques, les banquiers, les marchands. C'est un Romain de lettres du temps d'Auguste qui a passé parmi nous, pour la gloire de notre temps. » C'est par ces mots et quelques autres que le président de la séance du 12 juin 1908 de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, Ernest Babelon, rend hommage à Gaston Boissier, dont les obsèques avaient eu lieu le matin même.