La bande dessinée, qui a longtemps pâti de son image de « mauvais genre », est désormais pleinement reconnue comme une pratique culturelle légitime. Ce statut de « neuvième art », singulier à l'espace franco belge, est étroitement lié à une autre exception : le poids du livre dans la publication de la bande dessinée.
Ce livre montre comment la bande dessinée passe, en quelques décennies, d'une forme quasi exclusive ment vouée aux pages des périodiques à l'un des secteurs les plus dynamiques de l'édition franco belge. Entre la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse et le « printemps des éditeurs » quarante ans plus tard, c'est un marché qui se structure, avec ses imprimeurs qui s'improvisent éditeurs, et ses éditeurs qui s'emparent d'un secteur porteur.
En se fondant sur une connaissance intime des évolutions esthétiques de la bande dessinée et un dépouillement approfondi des archives d'éditeurs, l'auteur retrace l'apparition du standard éditorial de l'album franco belge (le « 48 CC ») et étudie comment cette forme de publication affecte les manières de créer, de transmettre et de recevoir la bande dessinée.