Dans ce deuxième volet de La Divine Comédie, Dante instaure un climat bien différent de celui de l'Enfer. À la descente dans les profondeurs de la terre au milieu de cris, gémissements, violentes invectives, à l'image de corps soumis aux pires tortures s'oppose dans le Purgatoire une montée sans heurts vers le paradis terrestre, au cours de laquelle
les âmes rencontrées par le poète affichent une grande sérénité, qu'accompagnent chants, hymnes, psaumes. Elles s'adressent à lui avec une bienveillante courtoisie. Le Purgatoire est tout entier placé sous le signe de la musique, joue des assonances et correspondances qui fondent son harmonie singulière. Parmi ces dernières - nombreuses - que le
lecteur est convié à goûter figure avec force le chef-d'oeuvre d'Ovide que Dante, parallèlement aux Écritures, cite abondamment : Les Métamorphoses. Métamorphose, transformation, élévation bien sûr : on verra là une éthique et
même une politique de tout le poème dantesque dont, dans cette idée, le Purgatoire peut être considéré comme le sommet.