« De façon générale, un auteur écrit un livre où se dessine l'intrigue tandis que différents personnages animent le paysage. Ici tout est différent puisque la vie vous est offerte en un large bouquet de clichés spécifiques dont chacun possède une couleur distincte. »
Il faut bien le dire : la poésie n'a plus toute sa place dans notre monde stressé. Pourtant, rares sont ceux qui restent totalement insensibles à la lecture d'un vers bien tourné. Et beaucoup trop rares sont les occasions de lire un peu de poésie. C'est dommage car les vers, qui se nourrissent de la vie, donnent du monde une image faite tout à la fois de concision, de fraîcheur et de spontanéité...
Lucien Baumann est l'un de ces chantres, un jeune poète de 96 ans, arrivé sur le tard à la poésie au lendemain d'une carrière bien remplie. Il n'est pas banal qu'un avocat mène ainsi une seconde carrière « dans le jardin des mots, dans la mer des voyelles ». Il s'y engage avec toute sa rigueur, mène sa barque avec détermination et, très vite, accumule les vers. C'est que le poète ne se contente pas des milliers de vers déjà alignés, il continue sa quête, à la recherche de la rime féconde... Sans cesse, dans son esprit ouvert, les vers se bousculent. Ils lui viennent naturellement, presque sans efforts souligne-t-il, mais peut-être n'est-ce là qu'une coquetterie ! Unanimes, les spécialistes reconnaissent la grande rigueur de sa poésie, très souvent honorée, toujours impeccable dans le strict respect de la forme classique qu'il a toujours défendue.