À partir de deux enquêtes ethnographiques menées au sein d’une organisation nationale de chômeurs (AC !) et de deux mobilisations de chômeurs en Bretagne (Morlaix et Rennes), cet ouvrage revient sur des luttes souvent qualifiées d’improbables et cherche à les sortir de cette catégorisation. En étudiant les trajectoires, les pratiques ordinaires, les actions des chômeurs mobilisés, les auteurs montrent comment se construisent et se défont des collectifs. Ils donnent à voir les logiques contradictoires qui sous-tendent ce fait militant : cohésion/division, émancipation/exclusion, mobilisation/désengagement. L’action collective apparaît alors encadrée par des tensions indissociables des rapports sociaux qui structurent et infléchissent l’existence de tout groupe mobilisé. Vingt ans après le mouvement des chômeurs de l’hiver 1997-1998, ce livre propose un regard nuancé sur la capacité des chômeurs à se mobiliser. Hier comme aujourd’hui. Pour eux comme pour d’autres groupes.