Cet ouvrage a pour objet les rapports entre couleur et lumière, principalement en histoire de l'art. Ces rapports complexes n'avaient pas encore été étudiés sous l'angle retenu : la dépendance de la couleur à l'égard de la lumière, puis son difficile affranchissement. Comme la plupart des traités artistiques depuis la Renaissance font dépendre la couleur de la lumière, il s'agit d'aller à l'encontre de cette vieille tradition.
D'abord interroger les rapports entre les deux premiers parmi les trois critères qui définissent d'ordinaire une couleur donnée (teinte, clarté et saturation). Puis questionner l'opposition classique faite entre le Nord qui serait coloré et le Sud lumineux, une distribution datant de l'époque des Lumières et qui en viendra à s'inverser dans la seconde moitié du XIXe siècle, à partir du moment où certains artistes (Gauguin, Van Gogh) transformeront l'intensité lumineuse en intensité chromatique.
Enfin réfuter cette idée selon laquelle l'aventure de la couleur dans l'art moderne à partir de l'impressionnisme aurait consisté à se focaliser sur les couleurs « spectrales » en éliminant le noir, alors que cette aventure a eu lieu grâce à la prise en compte du noir, et du blanc, et non par son rejet, d'abord au XIXe siècle, puis chez les plus grands coloristes du XXe siècle.