Parmi les « fantasies » que Montaigne « met en rolle », les fictions, sous forme de citations poétiques, revendiquent leur statut de représentations imaginaires. Ce livre entreprend d'étudier la dynamique et les bifurcations qu'elles introduisent dans les Essais. Il montre le rôle complexe d'un matériau adapté à une gestion de l'aléatoire, propre à suggérer des options existentielles inédites sans les rigidifier en postures. Après un détour par les fictiones legis, il insiste sur la place de la fiction dans l'enquête pyrrhonienne, en tentant de relever un défi : c'est en allant au plus loin de l'adéquation du discours à la réalité qu'on doit appréhender le mieux la philosophie et le programme de vérité des Essais.