En août 1943, afin de tenter d'échapper au STO, Pierre Fournier, jeune étudiant en licence de géographie, entre au ministère du Travail en qualité d'auxiliaire temporaire. Il y restera 40 années.
Rédacteur affecté au suivi de la Charte du Travail sous l'Occupation, il participe à la Libération à l'élaboration des textes ainsi qu'à la mise en oeuvre de la réglementation relative aux comités d'entreprise, aux délégués du personnel et aux conflits du travail. Il assure également le secrétariat de la commission des conventions collectives.
À sa sortie de l'Ena, il exerce des fonctions de responsabilité dans le domaine de la formation professionnelle des adultes avant d'être nommé directeur de la population et des migrations. Il termine sa carrière comme Inspecteur général du Travail, puis des Affaires sociales.
Observateur averti de la vie quotidienne et du fonctionnement de l'administration, témoin de l'évolution des méthodes de travail, Pierre Fournier décrit l'activité des services centraux. Il évoque les hommes politiques et les grandes figures qui ont dirigé le Ministère sous les IVe et Ve Républiques ainsi que les fonctionnaires avec lesquels il a été amené à collaborer.
Sa participation au Comité d'Histoire des Administrations chargées du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (CHATEFP) l'a conduit à rédiger ses souvenirs qui constituent actuellement le seul témoignage sur la vie du ministère du Travail durant la seconde moitié du XXe siècle.