Dans Quarante générations de Français face au
sacré, Alain Derville jette un regard original et
souvent iconoclaste sur l'histoire religieuse de la
France médiévale.
Il étudie successivement l'époque mérovingienne,
période d'assimilation lente de l'héritage
du christianisme antique ; l'époque carolingienne,
période de mise en ordre de cet héritage sous
l'égide de la royauté sacrée ; le Moyen Âge roman,
période d'effervescence créatrice autant dans le
champ spirituel que dans les champs intellectuel
et artistique ; et «le temps des laïcs», étendu de façon
peu conventionnelle du début du XIIIe siècle à
l'aube du XVIe, où l'on voit tout l'édifice institutionnel
de l'Église médiévale contesté, éventuellement
revivifié, par les multiples courants évangéliques
ou réformateurs.
La nouveauté principale du livre réside précisément
dans le refus de brosser un tableau (un de
plus !) de l'institution ecclésiale, à laquelle l'historiographie
traditionnelle a consacré tant de pages
édifiantes, pour donner prioritairement la parole
au peuple chrétien - un peuple disparate, agité par
des sentiments religieux souvent contradictoires,
toujours passionnés, que l'auteur observe avec une
scrupuleuse, mais aussi bienveillante, attention.