Que me reste-t-il lorsque tu me quittes ?
Il me fallait, à bout de force, à bout de moi, trouver l'énergie de démanteler petit à petit le récit de cette illusion, je croyais en elle comme on croit en un dieu unique, elle m'avait protégée du réel, son amour était mon rempart contre la menace de l'incroyance, je n'avais fait que troquer un culte originel contre un autre en faisant d'elle un recours contre le vide d'un ciel que je voulais plein.
Son départ m'avait fissurée, tout en me renvoyant avec brutalité dans le néant du doute absolu. C'était cela mon insupportable, accepter la nudité crasse d'une vie sans garantie et sans permanence.