Les inédits qui composent ce nouveau volume d'écrits de Père Jérôme ont pour objet l'Eucharistie. S'ils n'en traitent pas d'une manière exhaustive, ils disent cependant l'essentiel.
Père Jérôme était un vrai moine, c'est-à-dire un homme unifié. Sacerdoce et vie monastique, deux réalités que l'on aime opposer, étaient vécues chez lui dans une profonde harmonie. C'était là l'expression parfaite de sa réponse à l'appel de Dieu, perçu dans son adolescence, puis au seuil de sa vie d'adulte : la gloire et le culte de Dieu, la relation intime avec la personne de notre Seigneur, ferments de son intercession pour le salut des hommes.
Adressés, dans les années 1970, à un jeune moine qui se préparait à devenir prêtre, ces textes transmettent une expérience toujours d'actualité.
Père Jérôme (1907-1985) était moine de l'abbaye Notre-Dame de Sept-Fons de l'Ordre cistercien (trappiste). Il était ingénieur agronome, né dans l'île de Rhodes, et de nationalité suisse. Il vécut toute sa vie dans son monastère, en Bourbonnais. À une époque difficile de l'histoire de l'Église contemporaine, il sut transmettre sa « science » à des élèves devenus des disciples, et les conduire à Dieu par des chemins sûrs. Sans Père Jérôme, Sept-Fons ne connaîtrait sans doute pas son efflorescence actuelle.
La rencontre avec Père Jérôme est l'événement de ma vie.
Il m'a appris à prier.
Il m'a montré ce que c'est qu'être moine.
J'ai été son disciple et son élève pendant les dix-sept dernières années de sa vie, de 1969 à 1985.
Je lui dois tout.
Notre monastère lui doit beaucoup... Pendant la période difficile, de l'avant et de l'après Concile, où beaucoup ont perdu le nord et se sont agités en tous sens, lui a tenu.
Père Jérôme était sûr de la justesse de ses choix et de ses valeurs. Il n'était pas un militant. Il est simplement resté fidèle à la vie de prière, de lecture et de travail, à laquelle Dieu l'avait appelé en 1928.
Les jeunes frères à Sept-Fons en sont aujourd'hui les fruits, le couronnement indirect et mystérieux de sa vie.
Mais le chemin parcouru est un sentier abrupt. Père Jérôme n'a pas eu une existence facile.
Aux frères qui l'ont connu pendant les dernières années de sa vie, il pouvait offrir l'image d'un homme calme et posé. C'était le fruit de la grâce, consenti par Dieu à son coeur fidèle.
Nous poursuivons l'édition des textes de Père Jérôme, afin de permettre à d'autres qu'à ceux qui l'ont connu d'y trouver un soutien nécessaire pour mener une vie de prière.
Père M.-Nicolas
Les écrits de père Jérôme
« Le 30 novembre 1981
Je soussigné, déclare par la présente que, si mes écrits sont publiés et reçoivent une certaine diffusion, je désire être considéré comme un écrivain fribourgeois.
C'est à Fribourg que j'ai vécu adolescent et jeune homme ; c'est là que ma vie a pris son orientation définitive. D'ailleurs, chaque fois que j'en ai eu l'occasion, j'ai fait mention de Fribourg, ou du pays fribourgeois, avec amour.
Père Jérôme »