Le présent ouvrage compare différents traitements de l'espace dramatique et scénique selon une logique diachronique, tout en confrontant deux sphères culturelles à la fois proches et distinctes, voisines et rivales. Il s'appuie sur un corpus « canonique » qui, tout au long d'une période allant du XVIe au XXe siècle, érige progressivement en norme un espace théâtral sémiotisé et ce, en France comme en Espagne. Le théâtre, media de masse efficace, contrôlé quoique intrinsèquement incontrôlable, fut une préoccupation constante pour les pouvoirs publics des deux côtés des Pyrénées. Sur la scène et à sa périphérie gravitent des enjeux sociétaux et politiques fondamentaux pour deux jeunes nations européennes.
Les textes réunis abordent ces questions autour de deux pôles temporellement et esthétiquement opposés: celui de la genèse d'un espace théâtral en voie de normalisation (XVIe-XVIIe siècles) et celui de la consolidation mais aussi de la remise en cause - à travers la notion de hors-scène - du modèle aristotélicien (XIXe-XXe siècles).