Depuis une trentaine d'années, l'édition critique d'oeuvres musicales françaises des XVIIe et XVIIIe siècles est en plein essor. Face aux divers corpus, imprimés et manuscrits, se pose la question de l'établissement du texte littéraire qui, pour l'instant, n'a pas bénéficié de l'intérêt porté à la musique. Les sources (livrets d'opéra, poésies pour la musique profane, textes latins et néo-latins pour la musique religieuse), elles-mêmes non exemptes de variantes, peuvent-elles servir de référence pour la mise en forme de la partition, en matière d'orthographe et de ponctuation ? La respiration propre au langage musical (mélodie, silences, cadences...) peut-elle se substituer à la typographie des textes ? Après avoir procédé à l'analyse et à la confrontation de tous les types de sources aux statuts distincts, historiens de la grammaire et de la littérature, musiciens et éditeurs scientifiques livrent leurs conclusions.