« Lorsque les hommes auront expérimenté longtemps le gouvernement sous le règne de la communauté, peut-être qu'un dernier état s'imposera : celui d'une communauté non seulement de parfaite égalité mais aussi de plus complète liberté, sans gouvernement aucun, une anarchie. Cette anticipation « n'est pas un rêve de notre imagination ». La communauté invite justement à inventer une tout « autre société », comme l'écrit George Sand. Une communauté ayant écarté les vieilles idoles et s'étant arrachée à l'idéologie libérale du temps peut se projeter dans un futur radicalement distinct tissé par l'entraide, la solidarité, et même l'amour. »
Ce récit retrace la naissance, la vie et la mort d'une communauté utopique rassemblée autour de la figure de Pierre Leroux. Typographe, journaliste, mais aussi philosophe, homme politique, théoricien du socialisme et ami de George Sand, il installe ses presses en 1843 au sein d'un ancien hospice. Peu à peu se constitue une colonie fondée sur l'autosuffisance alimentaire et l'égalité salariale, qui imprime des revues à l'image du XIXe siècle : politiquement effervescentes.
Évoquant autant les petits que les grands événements, l'aventure des idées que la réalité quotidienne, l'auteur redonne vie aux échanges, discussions et polémiques que cette cohabitation a fait naître. Et il ravive le souvenir d'un homme dont les idées ont marqué ses plus illustres contemporains - dont Karl Marx et Jean Jaurès.