Certains hommes croient en un dieu ; d'autres en
plusieurs ; d'autres encore sont athées ou agnostiques.
Tous ont à vivre ensemble. Cette vie commune,
selon la première Déclaration des droits de
l'homme, doit assurer à chacun et la liberté de
conscience, qui exclut toute contrainte religieuse
ou idéologique, et l'égalité de droit, incompatible
avec la valorisation privilégiée d'une croyance. La
puissance publique promeut le bien commun. Elle
devra donc être neutre sur le plan confessionnel et
développer, par l'instruction, l'exercice autonome
du jugement. Afin que tous apprennent à vivre
leurs convictions sans fanatisme ni intolérance.
Ainsi comprise, la laïcité n'est pas de l'ordre d'une
option spirituelle particulière, mais constitue une
condition de possibilité fondamentale de la vie
publique. On ne saurait en conséquence la renégocier
sans cesse, notamment au gré des fluctuations
du paysage religieux et des rapports de forces
qui les sous-tendent.