Né de l'inquiétude sur les nouvelles formes de vie sociale
que suscitait la modernité, le concept d'intégration recouvre
les modalités spécifiques de la vie collective dans les sociétés
contemporaines.
À l'origine, Durkheim le réserve au problème de la société
dans son ensemble. Puis les sociologues s'interrogent sur la
formation et le maintien des entités collectives, sur les relations
entre l'individu et le groupe. Les recherches montrent
alors que l'assimilation des immigrés n'est pas un processus
unique ou rectiligne, mais comporte des dimensions et des
modalités différentes, voire discordantes. Désormais, les
sociologues distinguent entre l'adoption des traits culturels
de la société - selon les auteurs, on parlera d'«acculturation»,
d'«assimilation», voire d'«intégration culturelle»
- et la participation aux diverses instances de la vie sociale
- l'«assimilation sociale» ou l'«intégration structurelle».
Toute la richesse comme l'ambiguïté particulière de l'intégration
- puisque le mot appartient en même temps aux
registres du politique et de la sociologie - se tiennent là,
dans le fait que le concept porte à la fois sur l'intégration des
individus à la société et sur l'intégration de la société dans
son ensemble.