Le grand historien de l'art Federico Zeri (1921-1998)
était passionné par les faux et les faussaires.
Il a réalisé de nombreuses expertises pour des
institutions et des collectionneurs. Il connaissait
et même admirait certains faussaires.
Avec le ton vif, simple et concret qui le caractérise,
il nous fait entrer dans une sorte d'atelier
imaginaire. Il décrit les procédés parfois étonnants
grâce auxquels on donne à une oeuvre une patine
ancienne artificielle ; et il raconte comment il
traque les faux, à la manière d'un détective, en
repérant des détails stylistiques incohérents.
Car les faussaires, quelle que soit leur habileté,
achoppent toujours sur le style, qui est inimitable
et ne peut être reproduit. Nul ne peut s'immerger
dans le passé au point de retrouver exactement la
sensibilité qui lui correspond, nous enseigne Zeri,
qui dresse aussi, au cours de ces conversations,
une fresque fascinante du destin des images,
des formes, des styles à travers les siècles, de
l'Antiquité à nos jours.