En 1966, Sartre déclare : « si l’on persiste à appeler sujet une sorte de je substantiel, ou une catégorie centrale, toujours plus ou moins donnée, à partir de laquelle se développerait la réflexion, alors il y a longtemps que le sujet est mort ». Ainsi, à sa manière, Sartre participe lui aussi à l’enterrement du sujet. Mais c’est au nom d’un autre sujet, un sujet non substantiel, dont l’identité est toujours en sursis, tout à la fois libre et aliéné, essentiellement vulnérable car toujours happé sinon par la névrose du moins par l’inauthenticité. C’est à l’explicitation critique de ces différentes déterminations que cet essai est consacré.