Se peut-il que l'amour s'achève avec la mort ? Persuadés qu'il est au contraire infini, les deux amants Chloé et Corvus font le serment, au Ier siècle, de se retrouver dans la succession d'existences que tout individu, veulent-ils croire, est amené à vivre. Mais sauront-ils se reconnaître sous des apparences différentes, tandis que le hasard les réunit du Moyen Âge jusqu'au XXe siècle, dans la bibliothèque d'un couvent dominicain ; au coeur du quartier juif d'Amsterdam ; parmi les forêts des environs de Nijni-Novgorod ; sur la lande du Wessex ; ou encore à proximité du front au cours de la Première Guerre mondiale ?
Ce voyage à travers les siècles, qui emporte le lecteur, est aussi un puissant hommage à l'amour tantôt charnel, tantôt spirituel, ou encore fraternel, que connaissent les deux personnages principaux de rencontre en rencontre. Tout en abordant sur le mode romanesque le thème de la transmigration des âmes, Qui tu aimes jamais ne perdras offre, au fil de ces histoires qui n'en forment qu'une, à la fois des variations stylistiques inattendues et un vibrant éloge de la littérature, du rêve et du pouvoir de l'imagination.
« Saisie par une paix soudaine, je contemple le bleu immaculé du ciel que les branches de saule rongent à ma droite en une jaune dentelle ; des corneilles y dessinent d'épaisses virgules noires, qu'elles accompagnent de leurs cris. J'aimerais me trouver parmi elles, libre, regardant, indifférente, cette réunion de gens et mon corps inerte au sol, mains sur la poitrine, jambes jointes, comme celui d'un mort. Peut-être est-ce cela, le calme du gan eden ? Si tel est le cas, je n'ai pas peur. »