Quinzinzinzili
Cela fait des décennies que la littérature nous annonce l'anéantissement de la race humaine, notre capacité à nous détruire ne se discutant plus. Beaucoup de livres effectivement pour un sujet aussi crucial, mais dans le lot peu de chefs-d'oeuvre...
Quinzinzinzili, ce roman au titre improbable, fait pourtant partie de ceux-là, ses lecteurs, de plus en plus nombreux, n'en démordent pas qui s'étonnent toujours de son ironie visionnaire, de son pessimisme halluciné et de ses géniales trouvailles.
Publié en 1935, il a été imaginé par Régis Messac, un des grands précurseurs du genre, et nous fait vivre les ultimes mois du dernier des adultes, témoin hagard de la renaissance du genre humain après une guerre définitive : sous son regard de plus en plus inquiet, un groupe d'enfants réinvente une Humanité vierge de toute Histoire. L'auteur, qui soupçonne que ta Civilisation est mortelle, nous offre le spectacle d'une poignée de gosses en train de lui régler son compte.
Stupéfiant et souvent drôle, Quinzinzinzili devrait susciter l'admiration de ceux qui croient plus aux vertus des Lettres que de l'Homme.