Dans la foulée de la révolution iranienne, et avec notamment les attentats du 11 septembre 2001, un vaste mouvement témoigne dans le monde entier de logiques de violence qui en premier lieu mettent en avant la religion musulmane. Aux États-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs, les chercheurs, les responsables politiques, les think tanks, les agences de sécurité et les médias se sont massivement emparés du phénomène qu'ils qualifient de radicalisation afin de l'analyser et le comprendre. En France, et pour des raisons idéologiques, la notion de radicalisation est mise de côté. Pourtant, les problèmes qu'elle recouvre sont vastes et nombreux : il était urgent d'en analyser les ressorts. Qui se radicalise, comment, pour quelle raison ? Quels rôles jouent l'idéologie, le contexte politique, la situation sociale, la religion elle-même pour les individus qui s'engagent dans des processus aboutissant à des attitudes où se conjuguent inflexibilité, désir et pratique d'une violence sans limites, dans une guerre totale contre la société ? Farhad Khosrokhavar était le mieux préparé par ses recherches pour suivre les méandres les plus récents de l'islam radical. Il nous apporte des connaissances souvent étonnantes et une analyse approfondie de la radicalisation jihadiste en Europe et dans le monde arabe. Il nous propose aussi un éclairage particulièrement saisissant des processus se traduisant par exemple par l'afflux de jeunes Européens vers la Syrie.