Rap, techno, électro, house, jungle, trip hop... ces styles musicaux se sont installés dans le paysage discographique français depuis la fin des années 1990. À travers les succès commerciaux retentissants ou les coups d’éclat de leurs animateurs, ils sont apparus comme des fenêtres ouvertes sur les plaisirs, les désirs et les maux de la jeunesse. « Jeunes », les musiques rap et électroniques le sont en effet à double titre : filles d’esthétiques postmodernes et de bricolages technologiques dernier cri, elles sont aussi sociologiquement attachées à l’adolescence et à l’entrée dans la vie adulte. En montrant ces « nouveaux »musiciens au travail, l’auteur entraîne le lecteur loin des clichés réducteurs associant ces cultures musicales à une « perte de repères » ou à une mauvaise humeur à la mode. L’articulation entre création artistique et critique sociale, l’invention et la diffusion de modèles d’organisation alternatifs en matière de production discographique sont mises au jour. Dans cet univers professionnel très actuel, la banalisation des « home-studios » et l’extension des responsabilités de l’artiste permettent en effet aux individus de faire carrière en multipliant les projets (de disques et de labels) et les casquettes (de musicien et de manager). Peinture vivante des relations de travail et au travail dans un milieu artistique fondé sur la mobilité, cet ouvrage permet enfin de comprendre les évolutions récentes du monde du disque vers une réactivité et une souplesse toujours plus grandes.