Raphaël et Agostino Chigi
Le peintre et son mécène
Depuis son arrivée à Rome en 1508, le parcours de Raphaël semble étroitement lié à celui d'Agostino Chigi, riche banquier et mécène. Le rapprochement des deux hommes, tant sur le plan professionnel qu'amical, voire jusque dans la mort (puisqu'ils meurent tous deux en avril 1520, à seulement quelques jours d'intervalle), laisse supposer que la carrière romaine du maître se soit largement déroulée sous la protection du banquier, depuis Le Triomphe de Galatée - première commande de Chigi - en passant par l'attribution du chantier des appartements privés du pape, et peut-être même la mystérieuse Fornarina. Amis, complices, ils sont engagés pour servir les ambitions du pape. L'un chargé de la traduction en images du nouveau programme politique et spirituel de Jules II, l'autre du renflouement des caisses du Vatican. Quels intérêts pouvaient alors lier le peintre au banquier ? Et dans quelle mesure les exigences du mécène influencèrent-elles la peinture du maître ? Dans les commandes exécutées pour Chigi, notamment celles de sa villa - aujourd'hui la villa Farnésine - on observe une évolution stylistique sans précédent dans l'oeuvre du maître. L'analyse des rapports entre le peintre et son mécène révèle alors certains aspects de la personnalité de Raphaël que l'on redécouvre en même temps que sa peinture, et éclaire cette relation d'un jour nouveau.