On s'habitue - presque - à tout, même à la violence ! On s'exaspère de tout, parfois des livres sur la violence ! On se proclame expert en tout, surtout quand il s'agit de dénoncer la violence ! On se veut cynique en tout, plus spécialement quand on administre la violence ! On se fatigue de tout, surtout des pratiques et représentations de la violence. Celle-ci est un défi à l'intelligence, à l'éthique et au sens de la responsabilité. Les formes de violence des histoires postcoloniales et leur perpétuation nous poussent à les (re)lire et à y traquer les confusions, les manipulations et les maquillages. Affectant l'histoire et la géographie, le physique et le mental, les individus et les communautés, les États et les sociétés civiles, le sacré et le profane, le local et le global, les contemporains et leurs aïeux, les violences nous récitent non seulement le chapelet de la construction de l'absurdité de l'existence postcoloniale, mais aussi l'injustifiable permanence de l'injustice. La violence révèle le fonds bestial qui sommeille en nous, chaque fois que, ivres de notre puissance ou de notre échec, nous mettons nos intelligences et nos responsabilités en veilleuse.