Des poteaux de maison où s’incarne la présence des ancêtres, des tambours animés par un souffle, des pirogues qui ont faim, des figurines en bois d’inégales longévités, des fétiches engagés dans des processus de croissance, des colliers doués de parole, des crânes de défunts ornés et animés, des animaux naturalisés à l’œil vif qui bondissent dans des musées : voici les intrigantes rencontres auxquelles ces Cahiers invitent pour mieux comprendre pourquoi des sociétés humaines considèrent des objets comme vivants. Plusieurs dynamiques sont à l’œuvre. Tout d’abord, la vitalité provient d’éléments matériels d’organismes, végétaux et animaux, que des processus techniques conservent en produisant des artefacts. À un autre niveau, cette vitalité concerne les interactions de ces artefacts avec leur environnement naturel et social. À travers un éventail d’exemples ethnographiques se rapportant à la culture matérielle de plusieurs parties du monde – les Amériques, l’Afrique, l’Océanie et l’Europe –, les auteurs explorent comment les humains reconfigurent le vivant, en prenant en compte les multiples modalités de la figuration autant que les pouvoirs de l’invisible.