À partir d'une étude critique des théories contemporaines de la reconnaissance, cet ouvrage pose la question suivante: que peut faire l'école pour aider les élèves à devenir responsables du rapport qu'ils entretiennent avec eux-mêmes ?
La réponse vient en deux temps. Si l'élaboration du concept de compétences identitaires offre un abord inédit de la dimension pédagogique liée au développement d'un rapport positif durable à soi, le registre des compétences ne permet pas de décrire adéquatement la composante attentionnelle du travail identitaire. Ainsi, dans un deuxième mouvement, l'enquête se redirige vers l'étude des conditions institutionnelles à même de soutenir une forme d'attention collective propice au développement continu de tous.
La thèse défendue est qu'un « tournant identitaire » de l'éducation doit commencer par se soucier du bien-être des enseignants en réinvestissant dans leur statut professionnel, rétablissant tant leur autonomie attentionnelle que leur autorité légitime, afin de protéger leur propre désir d'apprendre.