Ryôkan (1758-1831), moine zen et poète, a passé dix années à sillonner les provinces du Japon, de temple en auberge, moine itinérant, « unsui » en japonais, libre comme « les nuages et les eaux ». S'en tenant au principe de maître Dôgen (13e s.) : « la vie quotidienne est illumination ».
Sublime dans la baie de Suma les vagues pour oreiller
À quarante-deux ans il se retire à Gogô-an, un ermitage au toit de chaume, sur le mont Kugami, près de son village natal.
Pour faire du feu le vent m'apporte assez de feuilles mortes
De sa présence, imprégnée de simplicité et de sincérité, émanait une grande pureté, une immense joie et une profonde compassion. Le rencontrer c'était, dit-on, « comme si le printemps arrivait par une journée d'hiver obscure ».