Ce livre écrit à deux mains cherche à combler une lacune étonnante : bien que relativement foisonnante, la littérature spécialisée comporte peu d'ouvrages généraux dégageant de manière satisfaisante les enjeux d'un métier de soin dont la portée réelle est encore largement méconnue.
L'ostéopathie cristallise un certain nombre de malentendus qu'il est nécessaire de lever pour qu'elle soit réellement comprise, au risque de lui ôter en partie son aura médiatique. Lui prêter des qualités occultes, des bienfaits presque magiques entretient en effet la défiance des professionnels du soin, qui voient souvent d'un mauvais oeil l'institutionnalisation récente de cette pratique manuelle, à la fois modeste et ambitieuse.
Pour rendre pleinement justice à cette discipline dont l'éthique est encore balbutiante, un philosophe et un ostéopathe portent sur elle des regards croisés dénués de complaisance mais non d'affinité profonde. Ce croisement de la réflexion pratique et de la pratique réflexive conduit à cette évidence que l'ostéopathie est un métier de soin à part entière, qui n'a pas à rougir de sa philosophie, malgré ses approximations.
Cette prise de conscience du caractère iconoclaste - surtout de nos jours - d'une thérapeutique qui se passe de toute technique autre que naturelle et manuelle, devrait lui permettre de mener à bien sa quête identitaire et de formuler une éthique en adéquation avec sa pratique.