La protection au titre des monuments historiques de l'oeuvre
architecturale de Le Corbusier, l'élargissement de cette protection
au patrimoine scientifique et technique témoignent d'une volonté
de patrimonialisation des oeuvres du XXe siècle, volonté qui se
heurte très souvent à leur fragilité particulière.
Témoins d'une économie en voie de restructuration, le matériel
de production, les machines et l'outillage sont les premiers
éléments qui disparaissent quand les usines ferment. Mêmes
transformations, renouvellement et disparitions pour le patrimoine
religieux qui évolue au fil de la liturgie. A l'inverse, l'art
du XXe siècle est à la mode chez les marchands, dans les salons et
galeries. De ce fait le mobilier des grands créateurs est quasiment
absent du patrimoine protégé. Les antiquaires spécialisés ont su
spéculer depuis longtemps sur le mobilier réformé des administrations
(grands hôpitaux, établissements universitaires, etc.).
Etudes artistiques et historiques participent à la reconnaissance
et à la conservation des objets du XXe siècle, qui, par leur
monumentalité et leur diversité, suscitent des débats passionnés
dont cet ouvrage, centré sur le patrimoine lyonnais, se fait l'écho.