La régression fait partie des processus psychiques qui peuvent se déployer dans des directions différentes, s'entremêlent et se condensent pour se lier, se délier, construire ou détruire. Moteur puissant du fonctionnement psychique, elle est quotidiennement présente dans la simplicité de la vie, inquiétante et énigmatique dans les dérives de la maladie grave, attractive et dangereuse dans les traitements psychiques où règnent le transfert, ses menaces et ses espérances.
Splendeurs et misères, exaltation ou déréliction, mais toujours excès et démesure : la régression s'ancre définitivement au corps et à la psyché. Elle ne pourrait être absente de l'appareillage psychique le plus habituel sauf à entraîner des troubles graves : ne plus dormir, ne plus rêver ? Vivre en étant totalement privés de sensorialité ? Sans l'expérience de ce qui ne passe pas par les mots ?
À partir de leur pratique, les auteurs explorent les diverses formes de cette notion complexe au caractère trompeusement banal et connu. Leurs contributions témoignent d'une mise à l'épreuve de la régression à différentes périodes de la vie (enfance, adolescence, âge adulte) et dans différents champs de la clinique psychanalytique contemporaine.