Les Sémites ont conçu le Dieu un et universel, transcendant, non pas immanent ; et, dans la grande famille sémitique, ç’a été le rôle ou la mission d’Israël que de dégager du milieu des idolâtries environnantes, et au besoin de la sienne propre, la notion du monothéisme...
Quand on examine de près les documents historiques de l’Ancien-Testament, on s’aperçoit qu’ils sont rédigés tantôt conformément aux prétentions de la caste sacerdotale, tantôt au point de vue des prophètes, c’est-à-dire des zélés partisans du jehovisme aux temps voisins de la captivité, monothéistes ardents qui se souciaient beaucoup plus de la fidélité dans la croyance que de l’observation exacte du rituel.
Les mêmes faits sont trop souvent présentés sous des couleurs différentes, selon que les narrateurs appartiennent à l’une ou à l’autre tendance, pour que la légitimité de cette distinction puisse être contestée. Il suffit du reste, si l’on hésite à le reconnaître, de comparer par exemple le livre des Chroniques (rédaction sacerdotale) à ceux des Rois (rédaction prophétique)...