On recommence de s'interroger sur la révolution.
Le vocable vient du passé, mais il est temps de le ressaisir
à la lumière du présent. Impossible de ne pas commencer
par la Révolution française. Impossible de ne pas continuer
par la révolution soviétique et la révolution chinoise.
Sauf qu'il faut bien réveiller les somnambules : si elles sont
des révolutions, alors la Révolution française n'en est pas une.
Si la Révolution française est une révolution, alors elles
n'en sont pas.
Car les droits de l'homme existent ; ce sont les droits du corps
parlant. La Terreur aussi a eu lieu. Pour opposées que soient
ces deux mémoires, chacune permet d'interpréter l'autre.
La Révolution française se situe à leur intersection.
De ce fait, elle a approché le réel de la politique. À quoi
les autres ont substitué la grise réalité de la prise de pouvoir.
Ce que nous voyons du XXIe siècle permet de redéfinir
les droits du corps ; la révolution, relue, permet de
comprendre ce qu'il nous est permis d'espérer.