Qui était « René avant Magritte » ? Une énigme, que personne, jusqu'ici, n'avait cherché à éclaircir. C'est ce
qu'a voulu découvrir Jacques Roisin, au cours de l'investigation
qu'il a menée pendant treize années (de 1985
à 1998), en rencontrant les témoins encore vivants de
la jeunesse du peintre et en fréquentant les lieux de ses
vingt-huit premières années.
Le compte-rendu de ce travail colossal de recherche a
été rédigé sur le ton d'une enquête policière. Le récit
nous fait revivre, dans le cadre du « Pays noir » de
Charleroi puis à Bruxelles, ses frasques cruelles avec ses
frères, sa fascination pour les images, ses lectures et ses
séances de cinéma muet, les circonstances du suicide de
sa mère - tout ce passé dont le peintre refusera toujours
de parler - et, enfin, sa rencontre avec un peintre dans
un cimetière et le choc de la découverte du Chant d'amour de Giorgio de Chirico.
Tout au long de ce livre, vivant comme un reportage, passionnant comme un roman, apparaît
en filigrane l'esprit subversif d'un « Ceci n'est pas une pipe », véritable manifeste surréaliste,
en germe dans l'enfance et la jeunesse turbulentes de René Magritte. Les innombrables
témoignages de première main, recueillis auprès de ceux qui ont bien connu le jeune
René, étayent l'enquête de terrain et permettent d'éclairer d'un jour totalement nouveau
une oeuvre qui ne cesse de nous interpeller. De nombreux documents iconographiques, eux-
mêmes inédits, concernant René, sa famille, son quartier, les lieux et les gens qu'il a fréquentés,
enrichissent l'intérêt de la lecture. Le portrait de René minutieusement recomposé par
Jacques Roisin nous apparaît comme la face cachée du peintre Magritte.