Repenser l'enseignement
Les sous-performances de notre système scolaire et universitaire sont cruellement mises en évidence aujourd'hui par les classements internationaux. La France, qui fut jadis un des « cerveaux du monde », semble engagée dans une baisse angoissante de son niveau intellectuel. On peut légitimement incriminer les structures d'un système monopolistique centralisé dont l'expérience a suffisamment montré qu'en raison de sa taille, et parce qu'il est paralysé par le statut de la fonction publique et la cogestion syndicale, il ne peut plus fonctionner. On doit aussi mettre en cause les idéologies qui le dominent depuis des années : rejet de l'entreprise, égalitarisme, pédagogisme, inexplicable réticence à transmettre les savoirs.
Si l'on veut remonter la pente, il faut repenser tant les structures que les contenus d'enseignement. Il est indispensable d'instaurer un pluralisme permettant autonomie, émulation et responsabilité, ce qui pourra se faire au sein même du service public, par déconcentration ou décentralisation, mais aussi par le développement d'un secteur privé d'un nouveau type associant financement public et prestation par des acteurs non étatiques. Cette liberté retrouvée permettra de mettre sur pied un enseignement secondaire diversifié comportant, d'une part, des filières techniques et professionnelles d'excellence, d'autre part, un secondaire académique rompant avec le non-sens du « collège unique ». Ainsi pourront être formés les scientifiques, ingénieurs, médecins, administrateurs, experts en tous domaines dont la France a évidemment besoin si elle veut tenir son rang face aux nations qui menacent de la dépasser aujourd'hui sur les plans scientifique, économique et géopolitique.